La bromatologie

« Que ton aliment soit ta seule médecine » Hippocrate

La bromatologie est l’étude des aliments.

L’alimentation est une activité essentielle dans le bon fonctionnement de notre organisme encore faut-elle qu’elle soit bien menée et de qualité.

C’est pourquoi, il est important de connaître la nature des aliments et leurs élements constitutifs.

Le naturopathe proposera une réforme alimentaire propre à chaque individu mais dont les bases seront toujours les mêmes : la qualité de l’aliment, les associations et les dissociations et un réquilibrage des proportions entre les différents groupes d’aliments.

Les catégories d’aliments :

Les aliments contenant des glucides

Les glucides sont constitués de carbone, d’hydrogène et d’oxygène de formule CnH2nOn.

Ils peuvent être simples comme le glucose ou complexes comme le saccharose ( composés de plusieurs oses ).

Les glucides jouent un rôle énergétique essentiel : ce sont des carburants de notre organisme.

Certaines cellules n’utilisent que du glucose. Le stock étant limité, dans les muscles et dans le foie, il est nécessaire d’en apporter régulièrement et en quantité importante. Mais, il est primordial de veiller à sa qualité.

Deux règles sont à suivre pour consommer des glucides : la déconcentration et la synthèse alimentaire. La déconcentration implique qu’il faut préférer le sucre présent dans les aliments tels que les fruits frais. De plus, il est nécessaire de ne pas l’absorber seul car il est mal assimilé.

Il ne faut pas oublier qu’il faut consommer des aliments non raffinés ( miel, rappadura, céréales complètes ) plutôt que des aliments raffinés ( sucre blanc, riz blanc…).

Les aliments contenant des protides

Les protides contiennent du carbone, de l’hydrogène, de l’oxygène, de l’azote et parfois du soufre. Ce sont de grosses molécules : elles ont une masse molaire élevée à très élevée.

Les protéines ou protides sont très importantes pour notre organisme, elles jouent un rôle de structure pour nos cellules. Elles participent également à de nombreuses réactions biochimiques au niveau hormonal et également au niveau du système immunitaire.

Les protéines sont des éléments complexes et leur dégradation nécessite un travail important du système digestif. Elles sont formées d’un enchainement d’acides animés reliés entre eux par des liaisons peptidiques. Les acides aminés sont au nombre de vingt mais huit d’entre eux sont essentiels et nous ne pouvons pas les fabriquer. Ce sont l’isoleucine, la leucine, la lysine, la méthionine, la phénylalanine, la thréonine, la valine et le tryptophane.

Ces acides aminés doivent donc être présents dans notre alimentation quotidienne. Les protéines animales contiennent les huit acides aminés essentiels. L’association céréales et légumineuses fournit aussi les huit.

Les protéines végétales sont à préférer aux animales car ces dernières contiennent aussi des graisses saturées et leur dégradation engendre des déchets acides comme les purines, de l’acide urique et de l’urée.

Les aliments contenant des lipides

Les lipides sont composés de carbone, d’hydrogène, d’oxygène et pour certains lipides complexes d’azote et de phosphore. Ils sont constitués d’un mélange d’esters par la réaction d’une fonction acide ( ici un acide gras ) et d’une fonction alcool ( glycérol ).

Les lipides constituent une réserve énergétique stockée dans les tissus. Ils jouent un rôle dans la composition de la membrane cellulaire et participent à la fabrication d’hormones et de vitamines notamment la vitamine D. Enfin, ils permettent l’assimilation des vitamines liposolubles (A D E K ).

Les acides gras, qui entrent dans leur composition, peuvent être saturés ( aucune double liaison : pas de possibilité réactionnelle) ou insaturés ( double liaison disponible ). Plus une graisse contient des acides gras saturés, moins elle participera à des fonctions métaboliques.

Il sera donc préférable de consommer des lipides contenant des acides gras insaturés ( présents dans les oléagineux par exemple ) qui vont nourrir le corps plutôt que des graisses contenant des acides gras saturés qui se déposent sur les parois des artères et saturent les émonctoires.

L’eau

Sans eau : pas de vie.

L’eau représente environ 70 % de notre corps. Aucune réaction biochimique ne peut se faire sans eau : elle est le véhicule, le milieu, la nourriture.

Les besoins en eau du corps sont d’environ 2,2 litres. Une partie est apportée par les aliments si nous consommons suffisament de végétaux. Le reste, c’est-à-dire 1,5 litre au moins, doit être de l’eau de boisson.

La règle à respecter pour boire efficacement est la suivante :

Boire beaucoup entre les repas, peu pendant les repas et pas ou pratiquement pas après les repas.

Mais, il ne faut pas boire n’importe quelle eau. Il faut choisir une eau faiblement minéralisée jusqu’à environ 120 mg de minéraux par litre et de résistivité élevée qui permettra une bonne épuration de l’organisme notamment pour évacuer les déchets acides.

Les vitamines et les oligo-éléments

Ce sont des biocatalyseurs : leur présence est indispensable au déclenchement de tous les phénomènes nécessaires à la vie et à la reproduction.

Il y a deux grands groupes de vitamines :

  • celles qui sont solubles dans l’eau : hydrosolubles ( B et C ). Elles sont éliminées par la sueur et les urines. Elles sont à renouveler quotidiennement par les aliments adéquats.
  • celles qui sont insolubles dans l’eau mais solubles dans les graisses : liposolubles ( A D E K ). Elles nous sont apportées essentiellement par les aliments riches en acides gras.

L’ intérêt des oligo-élements n’a été mis en évidence qu’assez tard comme biocatalyseur. Ce n’est qu’en 1932 que Jacques Ménétrier envisagea les possibilités des oligo-éléments comme biocatalyseurs et régulateurs de terrain ( cf annexe sur les diathèses de Ménétrier ) en thérapie.

Dans la technique qui nous intéresse ici, l’objectif est de réguler l’apport d’oligo-éléments par l’alimentation. S’il est nécessaire de modifier le terrain, l’oligothérapie sera d’une grande aide.

La qualité des aliments

La qualité des aliments est primordiale quant à la bonne assimilation des constituants par l’organisme.

Elle dépend de l’origine de l’aliment c’est-à-dire de son mode de production. Il est plus que souhaitable de favoriser des aliments de culture biologique.

Elle est également fonction de son processus de transformation. L’idéal est l’aliment le plus naturel possible qui n’a subi aucun raffinage, irradiation et qui ne contient pas d’additifs et de conservateurs.

Le dernier paramètre est son mode de préparation : un aliment cru est un aliment vivant qui conserve toutes ses qualités, toutefois il est parfois nécessaire de le cuire à la vapeur douce ou à l’étoufée de préférence.

L’alimentation à conseiller

L’idéal est une alimentation la plus proche de l’alimentation végétarienne. Certains ne pouvant se passer de viandes devront privilégier les viandes de volailles et de poissons gras (riche en acides gras insaturés) et seulement quelques repas par semaine le midi.

Les grands axes de l’alimentation à conseiller sont :

  • Manger des aliments les plus sains possibles issus de l’agriculture biologique si possible
  • Boire au moins 1,5 litre d’eau faiblement minéralisée en dehors des repas en respectant la règle vue ci-dessus
  • Rééquilibrer les apports glucides, protides et lipides.
  • Opter pour des sucres non raffinés et apportés par des fruits ou des céréales complètes ou du pain ( kamut, épeautre…)
  • Privilégier les céréales complètes, mais attention aux intolérances au gluten.
  • Préférer les protéines végétales
  • Les apports en acides gras devront être des acides gras insaturés
  • Réduire les excitants
  • User des crudités : ce qui est cru est vivant ( si le côlon est irritable, préférer les jus de légumes )
  • Manger au moins 5 à 6 fruits et légumes de saison par jour
  • Eviter les associations acides et glucides
  • Manger dans le calme en conscience et en mastiquant longuement
  • Ne pas grignoter entre les repas, préférer deux collations de fruits par exemple en cours de matinée et d’après-midi ( fruits à éviter au repas)
  • Ne pas trop manger
  • Prendre du plaisir à manger…

La technique de bromatologie s’utilise dans toutes les cures naturopathiques. Dans la première cure, une petite réforme alimentaire est débutée qui s’accentue dans la phase de drainage et se met en place définitivement dans la dernière phase pour devenir une base fondamentale d’une nouvelle hygiène de vie.